Vos témoignages
Voici des témoignages de gens qui ont été adoptés de Chine et qui ont retrouvé leurs parents biologiques. Si c’est aussi ton cas et que tu acceptes de partager ton expérience, n'hésite pas à me contacter par courriel : noemieleroux@hotmail.com afin que je puisse ajouter ton témoignage dans cette section et ainsi d’en faire profiter tous les lecteurs.
Merci et bonne lecture !

Harm-Yun Zoet
Pays-Bas
Harm-Yun Zoet est né le 27 février 1995. Il a été adopté en 1996 dans la région de Chengdu, en Chine.
Au départ, il ne voulait pas retourner en Chine, mais puisque sa sœur voulait y aller, il a décidé d’y aller avec elle. Ils se sont joints à un groupe et ont fait un voyage d’agrément, comme touriste, en Chine. Pendant ce voyage, il a fait la connaissance d’une personne adoptée en Chine qui avait retrouvé ses parents biologiques. Voyant que cela était possible, il a décidé de faire de même.
Dans un premier temps, la mère adoptive de M. Zoet a contacté, par Yahoo, une personne habitant la région de Chengdu, lui demandant de laisser des dépliants et des affiches un peu partout dans la ville indiquant que son fils cherchait ses parents biologiques. Il a fallu du temps avant qu’une personne soit interpelée par sa recherche et se manifeste. Mais ce n’était pas quelqu’un de sa famille biologique. M. Zoet s’est alors senti dévasté. Par la suite, la même personne à qui on avait demandé de distribuer les dépliants et les affiches a décidé de contacter un journaliste pour qu’il puisse écrire et publier un article racontant la volonté de M. Zoet de retrouver ses parents biologiques. Cet article a suscité plusieurs réponses, et parmi celles-ci, l’une provenait de ses parents biologiques. Autant M. Zoet que ses parents biologiques ont fait un test d’ADN et le résultat fut positif. Toutes ces démarches ont duré un an et demi au total. Et depuis 2013, M. Zoet visite sa famille biologique une fois par année.
M. Zoet a dit en anglais que j’ai ensuite traduit en français : « Je pense que chercher ses parents biologiques permet d’en savoir davantage sur ton identité. » De plus, il a dit : « Je pense que contacter un chercheur local est la meilleure façon pour retrouver ses parents biologiques, car il connait bien la culture et que c’est une personne de confiance »

Pascal Robidas
Pascal Robidas est né en Chine, plus précisément à Macao le 7 juin 1980. Sa mère biologique, Leong Lei Ming avait 26 ans lorsqu’elle lui a donné naissance. Elle a décidé d’abandonner son fils à cause de ses problèmes d'anxiété et de dépression. M. Robidas a passé les premiers mois de sa vie dans l’orphelinat de Sœur Liliane Cayer à Lennoxville, en Estrie. Cette dernière s’est occupée de lui et lui a trouvé une famille canadienne prête à l’adopter. En août 1981, il a été adopté par une famille québécoise de Richmond.
Pendant toute son adolescence et le début de sa vie adulte, M. Robidas n’a pas ressenti le besoin d'entreprendre sa quête d'identité chinoise. Pendant sa jeunesse et son adolescence, son héritage asiatique « était lourd à porter », car il ne ressemblait pas aux personnes qu’il aimait, particulièrement ses parents québécois. Il a aussi été quelquefois victime de racisme et de discrimination. C’est pendant sa vingtaine qu’il a fait la paix avec qui il était réellement. D’ailleurs, c’est à ce moment qu’il a pris confiance en lui et que sa vie « a pris son envol ».
En septembre 2015, il est devenu papa. Cet événement lui a permis, en quelque sorte, de faire ressortir ses propres questions au sujet de son identité chinoise. D’ailleurs, sa conjointe lui a fait réaliser qu'en raison de ses traits asiatiques, son fils pourrait, en vieillissant, lui poser des questions sur ses propres origines. Ainsi, puisque M. Robidas n’avait rien à lui dire sur le sujet, il a commencé à se remettre en question et c’est pour cette raison qu’il a décidé de contacter l’émission « Deuxième chance » de Radio-Canada. C’est grâce à l’équipe de cette émission qu’il a pu retrouver, 35 ans plus tard, sa mère biologique, Leong Lei Ming qui habite toujours à Macao en Chine. Il aura fallu six mois de travail à l’équipe de l’émission « Deuxième chance » pour mener à bien ces retrouvailles.
Même maintenant, Pascal considère ses parents adoptifs comme ses véritables parents, car ils lui ont tout donné, sauf le mettre au monde. De plus, il a dit : « Je me considère comme faisant partie de la diversité [,] mais j'ai un attachement à mon identité québécoise viscérale. »
Selon lui, lorsqu’une personne adoptée décide d’aller à la quête de son histoire identitaire, il faut qu’elle accepte avec résilience le dénouement, car cette recherche est de la haute voltige sans filet et que cette dernière pourrait vivre un deuxième rejet. Ainsi, elle doit s'y préparer, en s’entourant de gens qui veulent son bien. Il ne faut pas hésiter à demander de l'aide professionnelle et à partager ses émotions avec des gens de confiance qui savent dans quoi elle s'embarque.
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