La politique de l'enfant unique en Chine
En 1979[1], la République en Chine a décidé d’instaurer la politique de l’enfant unique pour limiter son taux de natalité. De manière générale, cette politique nataliste vise à interdire aux familles chinoises d’avoir plus d’un enfant. Le sexe masculin est visiblement favorisé en Chine et cela provoque beaucoup de discrimination envers les femmes. D’ailleurs, en raison de la politique nataliste, plusieurs Chinois veulent que leur enfant soit garçon, car la coutume veut qu’après le mariage, la femme doit s’occuper de ses beaux-parents. De plus, dans plusieurs situations, ce sont les parents du mari de la femme qui vont faire pression sur le couple pour les inciter à ne pas avoir une fille. Ainsi, plusieurs couples vont décider, s’ils ont une fille, de l’avorter ou de l’abandonner.[2] En Chine, la triste réalité sociale montre que les femmes sont « indésirables[3] », alors que les hommes représentent « [une] source de fierté pour leur famille et deviennent, une fois adultes, l’assurance d’une perpétuation de la lignée, d’une prise en charge de leurs parents dans leur vieillesse et de la transmission du patrimoine familial.[4] »
Serge Granger qui est professeur à l’école de politique appliquée à l’Université de Sherbrooke et spécialiste de la Chine a été invité à l’émission radio Les samedis du monde animée par Karine Morin sur les ondes d’ICI Radio-Canada.ca pour discuter des conséquences de la politique de l'enfant unique en Chine. Lors de cette entrevue, Granger raconte que la Chine se serait épargnée de trois cents millions de naissances entre 1979 et 2015. Selon lui, cette politique nataliste a des conséquences néfastes sur la Chine. D’ailleurs, il parle d’un vieillissement hâtif de la population qui causera une perte en main-d’œuvre et qu’il est important de maintenir le contrôle d’une population non active, notamment en construisant plusieurs établissements pour les retraités ou encore en envisageant un meilleur système de pensions. Finalement, il rajoute qu’un couple dont les deux personnes sont issues de la politique de l’enfant unique et qui ont un seul enfant vont devoir s’occuper de cinq personnes. Ainsi, cela fera en sorte que la charge sociale et financière du couple sera « pratiquement impossible[5] ».[6]
Depuis le 15 novembre 2013, la République populaire de Chine a décidé d’assouplir sa politique de l’enfant unique. Cet assouplissement consiste à permettre à un couple d’avoir deux enfants à condition qu’une des deux personnes du couple soit issue de la politique de l’enfant unique.[7]
[1] Ici.radio-canada Première, « Les conséquences de la politique de l'enfant unique en Chine », Les samedis du monde, 25 min, Karine Morin, 28 mars 2015, http://ici.radio-canada.ca/emissions/lib_radio/v3.2/incpages/pop_indexeur.asp?idMedia=7265145&appCode=medianet&time=494&json={%22idEmission%22:%22A0521023001%22,%22Date%22:%222015/03/28%22,%22numeroEmission%22:%223244%22,%22urllabase%22:%22/emissions/les_samedis_du_monde/2014-2015%22} (consulté le 9 septembre 2017).
[2] Karine Bordeleau, Les conditions de vie et de soins dans un orphelinat chinois et leur impact sur le développement des enfants : une étude de cas, http://www.archipel.uqam.ca/909/1/M10058.pdf (consulté le 9 septembre 2017).
[3] Isabelle Attané, « L'enfant unique en Chine », Études, tome 419, (2013/7) : 7-18, http://www.cairn.info/revue-etudes-2013-7-page-7.htm (consulté le 9 septembre 2017).
[4] Ibid., 7-18.
[5] Ici.radio-canada Première, op. cit., http://ici.radio-canada.ca/emissions/lib_radio/v3.2/incpages/pop_indexeur.asp?idMedia=7265145&appCode=medianet&time=494&json={%22idEmission%22:%22A0521023001%22,%22Date%22:%222015/03/28%22,%22numeroEmission%22:%223244%22,%22urllabase%22:%22/emissions/les_samedis_du_monde/2014-2015%22}.
[6] Ibid.
[7] Le Monde.fr, « La Chine assouplit le dogme de l'enfant unique », 15 octobre 2013, Le Monde.fr, http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/11/15/la-chine-assouplit-le-dogme-de-l-enfant-unique_3514580_3216.html (consulté le 9 septembre 2017).
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